conscience vraie

Müller-Hill

Science nazie, science de mort

L'extermination des juifs, des tziganes et des malades mentaux de 1933 à 1945

Benno Müller-Hill

Odile Jacob 1984 /1989 - Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni

Science nazie, science de mort

"Pourquoi les psychiatres et anthropologues allemands ont-ils contribués à l'organisation de l'extermination de leurs clients et patients, et participé à la propagande qui la prépara ? ...

L'Allemagne était l'un des pays en pointe dans les domaines scientifiques et industriels."
...

FICHE de LECTURE - SYNTHÈSE

Sommaire

Introduction

1) De la ségrégation des juifs à la stérilisation des malades mentaux

2) De la mise à mort des malades mentaux à celle des juifs et des tziganes

3) L'exploitation des citoyens déchus de leurs droits dans la recherche anthropologique et psychiatrique (page 2)

4) Du rôle de quelques anthropologues et de l'idée qu'ils se faisaient d'eux-mêmes (page 2)

- Avertissement de l'auteur (page 2)

- Entretiens (page 2)

"Il ne peut pas y avoir de réconciliation dans la science, mais elle peut exister chez les êtres humains jouissant des mêmes droits

INTRODUCTION

Benno Müller-Hill analyse dans son livre les conditions d'un massacre, pour lequel nous pouvons nous demander s'il s'agit de l'organisation scientifique d'un massacre ou d'un massacre pour la science. Pour cela, il a étudié les archives ainsi que beaucoup de livres et revues d'anthropologues et de psychiatres. Il a également interrogé une partie des scientifiques encore vivants, ou des personnes de leur famille.

La génétique s'est infiltrée dans bon nombre de sciences humaines comme la psychiatrie, la psychologie, l'anthropologie. En étudiant les effets de la génétique dans l'anthropologie et la psychiatrie, on découvre un champ de ruines.

"A quelle vitesse oublie-t-on le sang de ces milliers de morts !""

L'Histoire est tellement chaotique et parsemée de crimes que l'on se croirait dans un cauchemar. Ce qui frappe dans cette Histoire, c'est aussi l'organisation de l'oubli permettant la construction et le maintien de la "fausse conscience".

"Et bien des généticiens et anthropologues ne sont sortis de ce mauvais rêve que pour plonger dans le sommeil profond de l'amnésie" (p. 10)

1) De la SEGREGATION des JUIFS à la STERELISATION des MALADES MENTAUX

Il est facile de résumer l'idéologie des nationaux-socialistes qui a conduit à l'eugénisme :

La diversité des être humains a un fondement biologique. Ce qui rend les Juifs juifs, les Tziganes tziganes, les Asociaux asociaux et les Malades mentaux malades mentaux réside dans le sang, et donc dans les gènes. Tous les groupes susmentionnés, et d'autres encore, sont inférieurs. Il ne peut donc pas y avoir d'égalité de droits entre les être inférieurs et les supérieurs. La possibilité de voir les êtres inférieurs se reproduire plus vite que les supérieurs existe. Il faut donc sélectionner, stériliser, éliminer, écarter, c'est-à-dire tuer les êtres inférieurs ; ne pas le faire, c'est porter la responsabilité de la disparition de la culture. Le meurtre des différents : tel est le message mystérieux et secret. C'est une idéologie de la destruction, du mystère et de l'adoration du sang. (p. 15)

Des psychiatres et des anthropologues défendaient des positions analogues et s'étaient réparti les tâches : les anthropologues s'occupaient de la "détection et de la sélection" des non-Allemands inférieurs (Juifs, Tziganes, Slaves et Noirs). Les psychiatres travaillaient à la détection et de la sélection des Allemands inférieurs (schizophrènes, épileptiques, idiots, psychopathes).

Le point commun des psychiatres et des anthropologues fut leur participation à l'extermination des "différents", des êtres inférieurs. L'extermination progressa pas à pas. La thèse de Benno Müller-Hill est la suivante : "l'idée géniale d'Hitler a été de créer, dans un premier temps le simple cadre général - et non pas le plan détaillé - qui permettait de mener à bien l'extermination totale des "différents"", la solution finale. Nous voyons les scientifiques bourgeois accomplir en hésitant, mais en avançant régulièrement, progressivement, le chemin qui mène à la solution finale pour chacun des groupes. Tous n'ont pas fait la totalité de ce parcours. Ceux qui s'en sont éloignés ont fermé les yeux. Ou mieux : ils ont été aveuglés. Ils ne savaient vraiment rien - tout comme Hitler, c'est l'opinion d'un grand nombre de personnes, "ne savaient rien". Benno Müller-Hill insiste : "Ils ne voulaient rien savoir, ces savants"... On vit ainsi naître cette étrange communauté composée des "émigrés de l'intérieur" aveugles, et des destructeurs qui suivirent, eux, jusqu'au bout, la voie menant à la solution finale. (p. 16)

La ""loi sur la rénovation du corps des fonctionnaires"" (avril 1933) détermina les critères d'exclusion pour les Juifs et les personnes ayant un passé politique. Afin de donner une explication biologique à cette loi, un zoologue écrivit un nouveau chapitre sur les maladies parasitaires où il qualifiait de "parasites" les membres des "races étrangères".

Le comportement de l'administration générale, du "Sénat" et des directeurs de la société de l'empereur Guillaume montre le rôle que jouait dans l'establishment scientifique le mode de pensée des anthropologues soucieux de se "séparer" des Juifs, c'est-à-dire l'antisémitisme de l'idéologie national-socialiste : il y était devenu un lieu commun. (p. 17)

Le "licenciement massif de Juifs et demi-Juifs" se réalisa, sauf pour les directeurs (dans un premier temps) ; Il y eu infiniment peu de protestation. Même les directeurs juifs respectèrent l'ordre de licencier leurs employés juifs. Les uns avaient peur, les autres étaient enthousiastes à la vue des postes qui se libéraient. C'est l'enthousiasme qui a été le plus fort.

Un professeur a tenté, d'expliquer à Hitler l'absurdité du licenciement des "Juifs précieux", en particulier les scientifiques, sans effet. Pour Hitler "un Juif est un Juif" et "dès qu'il y en a un quelque part, il en vient de partout pour s'agglutiner autour de lui". (p. 20)

Le 14 janvier 1933 fut promulguée la ""Loi sur la transmission des maladies héréditaires"" qui permettait "dans les cas de débilité mentale innée, de schizophrénie, de troubles mentaux cycliques (maniaco-dépressifs), d'épilepsie héréditaire, de danse de Saint-Guy héréditaire, de cécité héréditaire, de surdité héréditaire, de déformations corporelles graves et d'alcoolisme grave", "la stérilisation forcée". (p. 23)

Toutes sortes de théories ont été avancées sur l'hérédité de certaines maladies, en particulier sur la schizophrénie, entraînant des décisions de stérilisation plus que fantaisistes, comme celle des "porteurs sains" (hétérozygotes) d'un gène de la schizophrénie. Ces hétérozygotes pouvaient être repérés "par de petites anomalies". Devant l'ampleur de ce projet impliquant l'examen d'environ 20 % de la population, puis la stérilisation d'environ 10 % de celle-ci, des protestations s'élevèrent, dont celles de psychiatres isolés. L'Église s'éleva contre cette loi, mais les évêques n'avaient rien contre la stérilisation si elle était utilisée comme punition. Cette restriction ne fut pas retenue. Les médecins fonctionnaires et les directeurs des établissements en milieu fermé étaient contraints par la loi de demander, dans le cadre de leurs fonctions, la stérilisation de leurs patients. La demande était ensuite transmise à un "Tribunal de santé héréditaire" constitué d'un médecin fonctionnaire, d'un médecin "libre" et d'un magistrat. la décision était prise à la majorité, c'est à dire par les médecins. L'intéressé apprenait souvent au moment de l'audience de quoi il s'agissait, et avait été convoqué sous un faux motif. Il était dépourvu de tout droit : impossibilité de consulter son dossier et d'avoir un conseiller juridique. Le contexte légal n'était qu'une apparence et l'intéressé était transformé en objet.

L'objectif formulé en 1934 était qu'un document biologicohéréditaire soit établi pour chaque citoyen et chaque habitant de l'État. "Il ne suffit pas, tant s'en faut, de ne pas être porteur d'une maladie héréditaire, au sens où l'entend la loi, pour être ne bonne santé héréditaire et digne de se reproduire." Des spéculations étaient faites sur la qualité nécessaire pour que la reproduction illimitée des citoyens (ceux reconnus comme ayant des droits) soit utile à la race. (p.25)

Un bon nombre d'anthropologues ont poussé l'idéologie jusqu'à vouloir soumettre toute relation sexuelle à une autorisation. Mais cela ne s'est pas réalisé. Cependant un pas dans ce sens avait été fait avec l'interdiction de se marier pour les personnes souffrant d'un trouble mental faisant apparaître le mariage "indésirable pour la communauté du peuple". On interdisait ainsi le mariage à la grande masse des schizophrènes et des dépressifs stérilisés. Mais les moyens mis en oeuvre n'étaient pas suffisants pour recenser tous les "psychopathes" indésirables. (p.25)

Mars 1935, le groupe de travail n°2 du Conseil des spécialistes en politique démographique et raciale débattit de la "stérilisation des enfants de couleurs". Une décision fut prise en 1937, sans texte écrit, mais mise en oeuvre : stérilisation forcée sans base légale. Un Comité d'expert fut mis en place pour examiner les enfants. 385 enfants de couleurs furent stérilisés par opération chirurgicale et constituèrent un "matériau" exploité scientifiquement. (p.26)

Lors de cette réunion, fut également exposé la volonté d'élargissement du groupe de maladies donnant lieu à la stérilisation aux "fardeaux" que représentaient tous "les psychopathes moralement égarés, ou présentant de graves défaillances éthiques et par la même socialement inférieurs" et "la très grande meute de criminels potentiels et irrécupérables". Dès lors les "asociaux", en plus d'être stérilisés devinrent les objets des juristes. Quelques mois plus tard, une "mise à l'épreuve" des asociaux et anti-sociaux fut décidée... "... des camps de concentration dirigés par l'état, où ils seraient contraints d'accomplir, sous une surveillance rigoureuse, un travail productif et utile à la société". Cette loi ne fût jamais élargie, mais on estima à 200 000 le nombre de stérilisations pratiquées chaque année dans le Reich. Selon d'autres études (par le ministère de la justice, à la demande d'Hitler) firent apparaître le nombre de 62 463 personnes stérilisées en 1934, et un total de 367 femmes et 70 hommes morts de cette opération durant trois années. (p. 29)

On peut conclure qu'entre 350 000 et 400 000 personnes ont été stérilisées. Le programme de stérilisation prit fin à partir du décret d'août 1939. les médecins et juges furent alors utilisés pour la guerre, mais aussi pour la mise à mort de ceux que l'on devait autrefois stériliser.

Dans la volonté d'empêcher les mariages inter-raciaux et de protéger le sang arien, fut promulgué en 1935 la "Loi pour la protection du sang allemand et de l'honneur allemand", qui interdisait aussi les relations extraconjugales entre Juifs et ressortissants de l'État de sang allemand. Les anthropologues se félicitèrent de la promulgation des lois de Nuremberg. (p. 30)

Retour aux psychiatres :

Dans les années vingt, les hôpitaux psychiatriques régionaux étaient devenus des établissements de surveillance où les patients attendaient leur libération ou leur mort, sans qu'on leur fasse suivre la moindre thérapie. Les instituts deviennent également intéressant sur le plan financier par "l'introduction du travail forcé et non payé "thérapie par le travail"". Dans les années trente l'innovation consiste à généraliser les "traitements de choc" : électrochocs, chocs à l'insuline ou au cardiazol. Les instituts psychiatriques ressemblaient aux camps de concentration. Celui qui s'y trouvait n'en sortait pas et n'avait aucun droits. "Quand il se rebiffait, il avait droit au cardiazol, à l'insuline ou à l'électricité, jusqu'à vingt reprises" (Schneider). (p. 36)

2) De la MISE à MORT des MALADES MENTAUX à celle des JUIFS et des TZIGANES

On a commencé par encourager sciemment, dans certaines cliniques, la mise à mort des patients par la faim et la maladie. Puis une loi sur l'"euthanasie" fut peaufinée par un groupe constitué de professeurs psychiatres, de directeurs d'établissement, de médecins SS et de fonctionnaires médicaux. Tous étaient d'accord sur la nécessité de cette loi. (1939) De multiples formulations plus monstrueuses les unes que les autres furent proposées pour préciser et justifier de cette "Opération euthanasie". (p.37,38)

Les hôpitaux régionaux et tous les hospices se vidèrent rapidement. Les bureaux nationaux-socialistes se battaient pour récupérer les précieux bâtiments. Parallèlement, une opération sur le long terme avait pour but d'empêcher la reproduction des malades mentaux qu'on ne pouvait supprimer. Un "Comité du Reich" fût créé afin de définir les critères de l'euthanasie des enfants de ces malades : malformations cervicales, puis ensuite, mise à mort d'adolescent "schizophrènes-asociaux" et "débiles mentaux". A l'intérieur du Reich, une enquête reposant sur un questionnaire d'une seule page servait de base à la décision, menée par des experts (professeurs et docteurs en médecine) rémunérés pour chaque décision. Ensuite ils étaient gazés, nus, au monoxyde de carbone (l'IG_Farben, aujourd'hui BASF). En Poméranie, Prusse occidentale et Pologne où les malades mentaux furent exécutés sans expertise. Ce processus commencé dans le plus grand secret fut bientôt connu de toute la population. Des réactions se sont manifestées, pour lesquelles Benno Müller-Hil a consulté des lettres, mais pas une seule n'était signée par un psychiatre. (p. 40)

Les psychiatres et anthropologues perdirent progressivement leur prestige, en même temps qu'ils perdaient leurs patients.... les êtres inférieurs qu'il fallait supprimer. le peu de survivants "bénéficiaient" de la réforme de la "psychiatrie moderne" : électrochocs, travail forcé... censée leur faire recouvrir la liberté. les inaptes au tavail étaient euthanasiés discrètement.

Des propositions furent émises pour envoyer les "psychopathes" en camps de concentration : tous ceux qui s'élevaient "sous une forme anormale", contre le grand massacre. Benno Müller-Hil démontre comment tous ceux qui ne s'adaptaient pas au régime étaient considérés comme malades mentaux, comme les soldats névrosés, et à ce titre, subissaient un "traitement psychiatrique" qui se résumait à une "torture par l'électricité" aux techniques de plus en plus élaborée, causant une peur panique, une terreur, à qui l'avait subie ne serait-ce qu'une fois.

les déportations de Juifs ou de Tziganes dans les Ghettos ou les camps de concentration avaient commencé. Le journal des SS (Schwarze Korps), peu après la Nuit de Cristal, mentionne le passage à la phase finale de la question juive, en faisant apparaître explicitement la volonté de "stigmatiser".

Himmler à Hitler (memorendum d4 23 mars 1943) : "J'espère voir... totalement disparaître la notion de Juif." Le processus se déroula pour les dernières phases du règlement de la "Solution globale de la question Juive" : déportations et exterminations.

Au printemps 1942 la Wehrmarcht passera de l'extermination par la faim à celle par le travail. Il fût débattu de la définition des groupes de personnes devant être tuées immédiatement, de celles utilisables. (p. 50) Pour qu'un individu échappe à la mort immédiate, il fallait justifier de son utilité vivant, en tant qu'"instrument", "objet d'examen". L'utilité des individus pour les anthropologues menaient souvent à leur sélection pour l 'extermination. Par exemple, le Dr Beger, anthropologue et SS, sélectionna une centaine de "Juifs typiques" à Auschwitz, que le Pr Hirt fit ensuite gazer au camp de concentration tout proche de Natzeiller, pour sa collection anthropologique. (p. 52)

Des méthodes visant à déterminer si telle personne était juive, demi-juive au quart de juive furent mises en oeuvre. De groupes de déportés furent constitués en fonction du traitement qui leur était réservé. Les enfants et les personnes âgées du groupe II furent déportés dans des villages vide où on les livra au froid et à la faim. D'autres furent livrés à des mesures plus radicales.

La population des pays occupés étaient réduites à l'état d'esclave sans droits dont la police disposait à sa guise. La "Loi contre les personnes étrangères à la communauté (asociaux)" était la seule justice. C'étaient toutes celles qui ne pouvaient ou ne voulaient pas se soumettre inconditionnellement à l'État. (p. 58)

Le Pr Kranz et le Dr Koller avaient estimé à au moins un million le nombre de "personnes" allemandes "étrangères à la communauté". Des fichiers ont été établis afin de distinguer qui il faut éliminer et qui il faut promouvoir.

Les Tziganes et métis tziganes ont fait l'objet d'études, d'un "inventaire" et on été qualifiés d'asociaux, de primitifs. Une "solution finale au problème tzigane" a été trouvée en terme de stérilisations, de déportations, pour être intégrés à la politique de la "solution finale de la question juive" qui s'est soldée par des exterminations. (p. 61) Sur les 20 943 Tziganes enregistrés à Auschwitz, 3461 furent transférés dans d'autres camps. Tous les autres moururent de faim, de maladie ou par le gaz. Les Tziganes étaient morts, mais le matériau anthropologique que l'on avait collecté à leur sujet, survécut à la guerre.

Une fois les victimes Tziganes mortes, leurs spécialistes en cherchèrent de nouvelles, avec un nouveau programme "évaluation spéculative des jeunes asociaux". Les caractéristiques anthropologiques, psychiatriques et généalogiques des jeunes gens ayant subi une condamnation, furent examinées de la même manière. (p. 65) Les enquêtes du Dr Ritter devaient avoir un caractère de "modèle" et montrer que l'on pouvait, tout comme avec les Tziganes, livrer à la stérilisation et au camp de concentration des familles entières.

Différents modes de stérilisation ont été pratiqués et expérimentés, comme la castration par rayon X, que l'on tenta de transformer à un procédé de stérilisation à la chaîne à Auschwitz, où fut aussi testé un mode de stérilisation rapide par injection intra-utérine de formaldéhyde ; quelques castrations expérimentales on été faites aussi avec un poison végétal censé avoir des effets analogues. (p. 67)

Le 10 décembre 1941, Himmler ordonna que des commissions de médecins visitent l'ensemble des camps de concentration pour les "épurer" de leurs prisonniers inaptes au travail, malades et psychopathes - c'est à dire communistes. Ceux qui avaient été ainsi triés (sur dossier), quelques milliers de prisonniers, furent tués au monoxyde de carbone. Un pas de plus avait été franchi par cette équipe de médecins menée par les Pr Heyde et Nitsche ; le diagnostic : vieux, malade, juif, prêtre, communiste, social-démocrate suffisait à présent à justifier la mise à mort. L'opération continua jusqu'à ce que le manque de travailleurs inquiète. A partir de là, l'ordre de sélection pour la mort porta uniquement sur les malades mentaux.

Pour ce qui est des patients de longue durée des hôpitaux psychiatriques ayant survécu à "l'opération euthanasie", le Gouvernement réduisit le minimum vital en matière de ration alimentaire et supprima l'approvisionnement en charbon pour l'hiver ; ce qui provoqua la mort généralisée par dénutrition, maladie et froid. Dans certains établissements, la mort fût accélérée par piqûre et administration de Luminal. Le but était que ces morts se distinguent à peine des morts naturelles. D'après l'étude de différentes statistiques de cette époque, Benno Müller-Hil arrive à un total de 94 000 personnes assassinées en hôpital psychiatrique.

A peu près 40 000 malades mentaux hospitalisés moururent par dénutrition en France pendant la même période. Les psychiatres français suivirent l'exemple allemand sans avoir reçu d'ordres. (cf. M. Lafond "l'extermination douce", édition de l'Areppi, Ligné, 1987).

3) L'EXPLOITATION des CITOYENS DECHUS de leurs DROITS dans la RECHERCHE ANTHROPOLOGIQUE et PSYCHIATRIQUE >>> page 2

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