conscience vraie

Edgar Morin

Éthique - La méthode 6

(suite : extraits, citations)

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Edgar Morin

Ethique, Edgar Morin

Troisième partie - Auto-éthique

I - l'individualisme éthique

"L'auto-éthique se forme au niveau de l'autonomie individuelle, au-delà des éthiques intégrées et intégrantes, encore que des racines ou des rameaux de ces éthiques demeurent souvent dans l'esprit individuel. En tout cas, les deux autres branches de l'éthique (éthique civique ou socio-éthique, anthropo-éthique ou éthique du genre humain) doivent aujourd'hui passer par conscience et décision personnelle.

(...)

II - La culture psychique

(p. 101) Le problème éthique central, pour chaque individu, est celui de sa propre barbarie intérieure. C'est pour surmonter cette barbarie que l'auto-éthique constitue une véritable culture psychique, plus difficile mais plus nécessaire que la culture physique.

Tableau auto-éthique

(p. 101)

1. L'éthique de soi à soi comporte :

- l'auto-examen

- l'autocritique

- l'honneur

- la tolérance

- la pratique de la récursion éthique

- la lutte contre la moraline

- la résistance au talion et au sacrifice d'autrui

- la prise en charge responsable

2. Une éthique de la compréhension

- avec la conscience de la complexité et des dérives humaines

- avec l'ouverture à la magnanimité et au pardon

3. Une éthique de la cordialité (avec courtoisie, civilité)

4. Une éthique de l'amitié

(...)

III. Éthique de la reliance

L'éthique altruiste est une éthique de reliance qui demande de maintenir l'ouverture sur autrui, de sauvegarder le sentiment d'identité commune, de raffermir et de tonifier la compréhension d'autrui. (...)

L'impératif de reliance (p. 114) (...) L'exclusion de l'exclusion : la "reconnaissance

L'offense, le mépris, la haine excluent : exclure l'exclusion requiert l'aversion pour l'offense, la haine de la haine, le mépris du mépris

Le respect d'autrui : la courtoisie (...) L'éthique de tolérance

(p. 117) La tolérance, en se refusant à l'intimidation, à l'interdiction, à l'anathème, donne le primat à l'argument, au raisonnement, à la démonstration

L'éthique de la liberté

(p. 118) Si la liberté se reconnaît à la possibilité de choix - possibilité mentale d'examiner et de formuler les choix, possibilité extérieur d'exercer un choix - l'éthique de liberté pour autrui se résumerait à la parole de von Forester : "Agis en sorte qu'autrui puisse augmenter le nombre de choix possible."

L'éthique de l'amitié

"Le devoir d'amitié peut se trouver en antagonisme avec d'autres devoirs sacrés ; il rencontre alors les contradictions éthiques indiquées plus haut. Le choix déchirant peut appeler le sacrifice de l'amitié, jamais la trahison de l'ami.

L'éthique de l'amour ((p. 119)

L'amour véritable considère l'être aimé comme égal et libre ; comme le dit Tagore, "il exclut la tyrannie comme la hiérarchie". (...) Au plus froid de la raison, il nous faut passion, c'est-à-dire amour.

IV. Éthique de la compréhension

Reconnaître l'incompréhension

(p. 121) Un peu partout, au niveau de la vie quotidienne, il y a dans le sillage des incompréhensions, des milliers d'assassinats psychiques, des déluges de bassesses, vilenies, calomnies. (...)

Reconnaître la compréhension

(...) Trois démarches doivent être conjuguées pour engendrer la compréhension humaine : la compréhension objective, la compréhension subjective, la compréhension complexe.

La compréhension de la complexité humaine

(p.127) La compréhension complexe de l'être humain refuse de réduire autrui à un seul trait et le considère dans sa multidimensionnalité. (...)

La compréhension des contextes

(p. 129)(...) L'exercice incontrôlé du pouvoir peut libérer le génie de la malfaisance, ce qui fut le cas pour Hitler et Staline. Aussi, les possibilités de génie ou de démence, de cruauté ou de bonté, de sainteté ou de monstruosité, virtuelles en tout être, peuvent se déployer dans des circonstances exceptionnelles.

Comprendre l'incompréhension (p.130)(...)Le méta-point de vue

Le principe de réduction est inhumain quand il s'applique à l'humain. (...) Il empêche de comprendre que nul criminel n'est intégralement criminel, et qu'il a lui aussi une personnalité multiple.

L'erreur

(...) La source de la connaissance et la source de l'erreur sont les mêmes.

L'indifférence

Nous refoulons de notre esprit les malheurs proches comme les malheurs lointains." (...) "Dans l'opprimé d'hier l'oppresseur de demain" disait trop justement Victor Hugo.

L'incompréhension de culture à culture (...)

La possession par les dieux(...)

les mythes, les idées (p. 133) (...)

L'ego-centrisme et l'auto-centrisme (...)

L'abstraction (...)

L'aveuglement(...)

La peur de comprendre

(p. 135)La peur de comprendre fait partie de l'incompréhension

Terrible travail de compréhension. Paradoxes et contradictions...

Le travail de compréhension a quelque chose de terrible, parce que celui qui comprend se met en dissymétrie totale avec celui qui ne peut ou ne veut comprendre, et notamment avec le fanatique qui ne comprend rien, et qui ne comprend évidemment pas qu'on le comprend.

Les commandements de la compréhension (p. 137)

La compréhension rejette le rejet, exclut l'exclusion.

(...) L'incompréhension entretien la barbarie des rapports humains au sein de la civilisation. Tant que nous demeurerons tels, nous resterons des barbares et replongerons dans la barbarie. (...) La compréhension porte en elle une potentialité de fraternisation qui nous invite à nous reconnaître comme enfants de la Terre-Patrie.

V. Magnanimité et pardon

(p.141)

Du talion au pardon

L'idée archaïque de la justice s'exprime par le talion. œil pour œil, dent pour dent, meurtre pour meurtre. Le talion est à la fois vengeance et châtiment. (...) Au-dessus de la punition et de la vengeance, la magnanimité, la mansuétude, la clémence sont les précurseurs du pardon.

Le pardon

Bien qu'existent dans toutes les civilisations la faute, le sacrilège, la honte de soi-même, la culpabilité, et que dans beaucoup il soit recommandé de pratiquer clémence et magnanimité, le pardon en tant que tel surgit de l'intérieur de la religion de Moïse comme acte divin annuel absolvant le peuple élu de ses péchés. (...) Le pardon de Jésus se fonde sur un double argument... "Que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre" (...) "Ils ne savent pas ce qu'ils font" (...)

Le pari du pardon (p. 144)

J'en arrive à ce point capital : le pardon est un pari éthique ; c'est un pari sur la régénération de celui qui a failli ou défailli ; c'est un pari sur la possibilité de transformation et de conversion au bien de celui qui a commis le mal.(...) Faut-il subordonner le pardon au repentir ? Le repentir ouvre la voie au pardon, mais je crois aussi que le pardon peut ouvrir la voie au repentir, et qu'il offre ainsi une chance de transformation. (...) Le pardon est un acte de confiance. Les relations humaines ne sont possibles que dans la dialogique de confiance et de méfiance, qui comporte la méfiance de la méfiance. On peut certes tromper la confiance. Mais la confiance elle-même peut vaincre la méfiance. La confiance est incertaine mais nécessaire. C'est pourquoi le pardon, acte de confiance en la nature humaine, est un pari.

Le pardon politique (p. 146)

Mémoire et pardon (p. 147)

Le non-châtiment signifie-t-il l'oubli, comme le pensent ceux pour qui punir servirait à maintenir la mémoire des crimes subis ?(...) Ce n'est pas parce que Papon passera éventuellement dix ans en prison que la mémoire d'Auschwitz sera renforcée."

commentaire mon commentaire : je suis réservée sur cette affirmation et qui plus est sur l'exemple de Papon. Nous savons de quel réseau puissant il a détenu sa protection.

"Ce qui me terrifie est plutôt la dégradation et la déperdition de l'expérience. En Israël, sauf pour une minorité, les descendants des juifs séculairement humiliés et persécutés ont humilié et méprisé les palestiniens. Le risque n'est pas seulement l'oubli des crimes commis, il est aussi celui d'oubli pour autrui de la leçon des souffrances vécues.

Impossibilité du pardon et de la punition (p. 148)

Le pardon comme l'impardonnable ne connaît pas de limite. (...) Sans doute, à une limite, comme le meurtre accompagné de supplice sur un enfant, le pardon défaille. La punition est dérisoire, le pardon est impensable.

Quand au bout de cinquante ans et plus, il ne reste que quelques survivants parmi les fonctionnaires obéissants de Berlin ou de Vichy, doivent-ils assumer la responsabilité de tout le système ? Faut-il qu'ils expient les crimes de la machines à déporter ? Plus il est difficile de localiser l'auteur du mal, plus se développe un besoin de trouver le coupable. (...) Ne leur offre-t-on pas un bouc émissaire ? Les humiliés, les haïs, les victimes, ne doivent pas se transformer en humiliants, haïssants, oppresseurs : voilà l'impératif éthique."

commentairemon commentaire : attention à ne pas confondre responsabilisation et justice avec vengeance. L'injonction sociale - très pressante de toutes parts - orientant vers le pardon est utilisée pour renforcer la protection des pervers et d'agresseurs en tout genre et pour banaliser et perpétuer certains pouvoirs abusifs ainsi que l'omerta qui les accompagne.

L'auto-examen (p. 150)

"Si chacun d'entre nous sait qu'il y a en lui de terrifiantes potentialités meurtrières, il cesserait de considérer celui qui a tué comme un étranger radical ou un monstre ; il lui donnerait la chance de changer."

commentairemon commentaire : pour changer il faut d'abord reconnaître les faits et sortir du déni, ce qui ne se produit quasiment jamais avec les profils pervers qu'ils soient individuels ou collectifs ; le pardon ne doit pas être présenté comme un dû. Ce serait fondamentalement pervers.

VI. L'art de vivre : poésie ou/et sagesse ?

Il commence à nous apparaître que gagner sa vie peut aussi signifier la perdre, que les satisfactions matérielles s'accompagnent d'insatisfactions spirituelles, que la réalisation du bien-être extérieur suscite un mal-être intérieur, que les accroissements en quantité déterminent des diminutions en qualité." (...) "Un vide se creuse en chacun." (...) Notre manque profond ne serait-il pas un manque de sagesse ?

Dialogique raison-passion (p. 152)

Assumer la dialogique raison-passion signifie garder toujours la raison comme veilleuse, c'est-à-dire entretenir toujours la petite flamme de la conscience rationnelle jusque dans l'exaltation de la passion.

L'art de vivre (p. 154)

Vivre de prose n'est que survivre. Vivre, c'est vivre poétiquement.

Le savoir-aimer (p. 157)

L'amour concentre en lui toutes les vertus de la poésie : communion, émerveillement, ferveur, extase ; il nous fait vivre la non-séparation dans la séparation, il nous fait vivre le sacré, l'adoration pour un être mortel, flétrissable, fragile. (...)

L'incorporation du savoir : le savoir-vivre

Il y a aussi une autre leçon qui est une leçon éthique clé : incorporer nos idées dans notre vie. Tant d'humanitaires et de révolutionnaires en idées vivent de façon égocentriques et mesquine. Tant d'émancipateurs en paroles sont incapables de laisser un peu de liberté à leurs proches. Tant de professeurs de philosophie oublient de s'enseigner à eux-mêmes un peu de sagesse. Il faudrait essayer de ressembler un peu à ses idées

Au niveau individuel, la carence auto-éthique fait négliger les leçons de l'expérience vécue.

La sagesse de l'esprit (p. 159)

La compréhension de soi comporte l'auto-examen, l'autocritique, et tend à lutter sans relâche contre les illusions intérieures et le mensonge à soi-même ; elle comporte le travailler à bien penser qui évite les idées unilatérales, les conceptions mutilées, et qui cherche à concevoir la complexité humaine.

Conclusion

(...) ce n'est non plus le "juste milieu" d'Aristote, mais le dialogue en boucle des contraires.

VII. Conclusion auto-éthique

(...) On pourrait résumer l'auto-éthique par les deux commandements :

- discipliner l'égocentrisme,

(...)

- développer l'altruisme.

Le préfixe d'embrassement com- se trouve à la fois dans :

- la complexité,

- la compréhension,

- la communauté.

Le verbe complectere, dont vient complexus, signifie "embrasser". La pensée complexe est la pensée qui embrasse le divers et réunit le séparé.

(...)

Quatrième partie : Socio-éthique

L'éthique de la communauté

(p.165) L'auto-éthique retrouve l'éthique de la communauté qui la précède et la transcende. (...)

La boucle démocratique

(p. 168) (...) Les démocraties contemporaines sont en dépérissement. Ce dépérissement tient à de multiples causes que nous avons examinées de par ailleurs. Parmi celles-ci, les développements corrélés de la désolidarisation et de l'égocentrisme individuel ; les excessives compartimentations qui font écran entre les citoyens et la société globale ; les multiples dysfonctions, scléroses et corruptions, dont la corruption économique, dans une société qui n'arrive pas à se réformer : l'accroissement dans ces conditions, d'une conscience d'inégalité et d'iniquité. Enfin l'élargissement d'un non-savoir citoyen : comme les développements de la techno-science ont envahi la sphère politique, le caractère de plus en plus technique des problèmes et décisions politiques les rend ésotériques pour les citoyens. Les experts compétents sont incompétents pour tout ce qui excède leur spécialité et rendent les citoyens incompétents sur les domaines scientifiques, techniques, économiques couverts par leur expertises. Le caractère hyper-spécialisé des sciences les rend inaccessibles au profane. Cette situation rend nécessaire une démocratie cognitive, mais celle-ci ne sera possible que lorsque les sciences auront accompli leur révolution qui les rendra compréhensibles et accessibles.

Les deux universalités

(p. 169) (...) Comme nous avons tenté de l'expliquer dans Terre-Patrie, l'unification technique-économique actuelle de l'ère planétaire produit non seulement une unification de civilisation, mais aussi, par réaction, de multiples fermetures communautaires, du sein desquelles il est impossible de percevoir le destin devenu commun de l'humanité.

(...) le triomphe de l'éthique de communauté serait dans son amplification universelle.

Annexe : le problème d'une démocratie cognitive

(p. 171) (...) Plus la politique devient technique, plus la compétence démocratique régresse.

(...) Aujourd'hui, on demande à chacun de croire que son ignorance est bonne, nécessaire, et on lui livre tout au plus des émissions de télévision où les spécialistes éminents lui font quelques leçons distrayantes. (...) On retrouve le vieux problème posé par Marx dans la troisième thèse sur Feuerbach : qui éduquera les éducateurs ? (...)

Nous devons nous opposer à l'intelligence aveugle qui a pris presque partout les commandes, et nous devons réapprendre à penser : tâche de salut public qui commence par soi-même.

Cinquième partie : Antropo-éthique

I. Assumer la condition humaine

(p. 179) L'antropo-éthique est médiatisée par la décision individuelle consciente, c'est-à-dire l'auto-éthique. Elle ne peut être déduite de l'anthropologie, car, répétons-le, nul devoir ne peut être déduit d'un savoir. Mais elle peut être éclairée par l'anthropologie complexe, et peut être ainsi définie comme le mode éthique d'assumer le destin humain. C'est-à-dire :

- (...)

- maintenir contre vents et marée la conscience qui nous permet à la fois de nous autocritiquer, de nous entre-critiquer et de nous entre-comprendre,

- (...)

- savoir qu'il n'est pas de pilotage automatique en éthique, qu'elle affrontera toujours choix et pari, qu'elle nécessitera toujours une stratégie.

Vers l'humanisme planétaire

(p. 180) L'antropo-éthique porte en elle le caractère trinitaire de la boucle individu/espèce/société et nous fait assumer ainsi le destin humain dans ses antinomies et sa plénitude. (...) Elle lie l'éthique de l'universel et celle du singulier. (...)

II. Éthique planétaire

(p. 183)

L'humanisme planétaire

(...) L'antropo-éthique et l'antropolitique doivent affronter l'insoutenable complexité du monde livré à un chaos dont on ne sait s'il est agonique ou génésique. (...)

Les neufs commandements

(p. 185) L'éthique planétaire ne peut s'affirmer qu'à partir de prises de consciences capitales :

Ici Edgar Morin énonce ses neuf commandements

(...) Elle (la mission anthropo-éthico-politique) est de civiliser la Terre, menacée par le déchaînement des anciennes barbaries et la généralisation de la nouvelle barbarie glacée propre à la domination du calcul techno-économique, d'où la nécessité d'une politique de civilisation. (...) C'est dans ces conditions que s'imposent :

- une éthique de la compréhension planétaire,

- une éthique de la solidarité planétaire.

(...) Il est remarquable que les premières grandes synthèses anthropo-éthiques soient venues non d'Occidentaux, mais de penseurs indiens intégrant les apports occidentaux (Ramakrishna, Vivekananda, Aurobindo).

(...) Il est remarquable que les maux qui menacent la planète (pollution, péril nucléaire, manipulations génétiques, destructions culturelles, etc...) soient tous les produits de la rationalité occidentale (Wojciechowski). Le terrorisme planétaire lui-même, dans sa volonté de détruire l'Occident, n'a pu se développer que grâce aux techniques de l'Occident. (...) Il est non moins remarquable que droits de l'homme, droits de la femme, démocratie, laïcité sont nés en Occident. l'éthique planétaire ne peut être que symbiotique.

L'éthique planétaire

(p. 188)

Société-monde ?

Où en somme-nous de l'ère planétaire ? Ma thèse est que la globalisation de la fin du XXè siècle a créé les infrastructures communicationnelles, techniques et économiques d'une société-monde ; Internet peut être considéré comme l'ébauche d'un réseau neuro-cérébral semi-artificiel d'une société-monde. Mais l'économie libérale, qui a engendré les infrastructures, rend impossible la formation d'une telle société, puisqu'elle inhibe la constitution d'un système juridique, d'une gouvernance et d'une conscience commune. (...)

III. Les voies régénératrices

(p. 191) (...) Comment civiliser en profondeur ? Comment sortir de la préhistoire de l'esprit humain ? Comment sortir de notre barbarie civilisée ? (...)

Réforme / transformation de société

(p. 192) (...) La finalité globale de la politique de civilisation serait de civiliser la terre et elle se conjuguerait nécessairement avec la politique de l'humanité. (...)

Réforme de vie

(p. 195) La troisième voie est la réforme de vie."(...) Les germes de réforme de vie sont disséminés un peu partout. (...) La qualité de la vie est essentielle, si l'on considère que les besoins poétiques de l'être humain sont essentiels. (...)

La régénération morale

(p. 198) (...)

Le concours d'une science réformée

(p. 199) (...)

Complémentarité en boucle des réformes

(p. 200) (...)

Aussi, il nous faut espérer que la grande régénération pourrait se développer et conduire à ce qui serait plus et mieux qu'une révolution, une métamorphose.

IV. L'espérance éthique : la métamorphose

(p.203) (...)

Quand un système se montre incapable de traiter ses problèmes vitaux, alors soit il se désintègre, soit il se transforme en un méta-système capable, lui, de traiter ses problèmes.

Conclusions éthiques

(...)

Conclusion 1 : du mal

(p. 211) L'éthique complexe reconnaît la complexité du bien et la complexité du mal. (...) Si le mal est séparation et le bien reliance, le mal permet le bien. Le principe de reliance ne saurait être indépendant de son antagonisme. (...) Le cosmos est à la fois ordre et fureur, et son ordre s'établit au sein de sa fureur. (...) Il faut comprendre que c'est en se désintégrant que le monde s'organise et que c'est en s'organisant que le monde se désintègre ; cela détermine corrélativement la cruauté du monde et la possibilité de résistance à cette cruauté.

Le mal de vie

(p. 213)(...) La vie lutte cruellement contre la cruauté du monde et résiste avec cruauté à sa propre cruauté. (...) Enfin, c'est à partir de l'esprit humain que la cruauté du monde apparaît telle, parce qu'elle produit la souffrance en même temps que la conscience de la souffrance.

L'humanité du mal

(p. 215) (...) Nos nouveau-nés naissent en hurlant de douleur. Nous sommes nés dans la cruauté du monde et dans la cruauté de la vie, ce à quoi nous avons ajouté nos propres cruautés, mais aussi nos propres bontés. Notre destin est inscrit dans la cruauté du monde. (...) Il y a chez l'humain une formidable prolifération de malveillance, volonté de faire le mal, jouissance à faire le mal. (...) L'être humain contient en lui un grouillement de monstres qui se libèrent à toutes occasions favorables. (...) J'ai pu à un moment croire que le mal et le bien ne sont que des réifications. ce sont des émergences. (...) Méphisto se définit dans Faust de Goethe comme "l'esprit qui nie toujours", mais la négation n'est pas produite par le mal et ne produit pas nécessairement le mal."

commentairemon commentaire : je suis réservée sur cette formulation. Le déni est très souvent l'essence même du mal, son tenant et son aboutissant

(...) "Satan veut le mal, la perdition, la souffrance. Ce principe des Ténèbres n'existent pas, mais il symbolise effectivement le mal qui est cruauté subjective. Il n'existe pas, mais l'aptitude satanique existe dans l'esprit humain. (...) Dieu et Satan ne sont pas hors de nous, ils ne sont pas au-dessus de de nous, ils sont en nous. (...) Le bien est condamné à être faible, cela veut dire qu'il faut abandonner tout rêve de perfection, de paradis, d'harmonie. Il est toujours menacé, persécuté. Cela veut dire aussi qu'il induit à une éthique de résistance. (...) "Il est impossible que le mal disparaisse", disait Socrate. Oui mais il faut empêcher qu'il triomphe.

Conclusion 2 : du bien

(p. 221) (...)

La complexité éthique

La fragilité éthique

La modestie éthique

Régénérer

(p. 224) (...) Régénérer est le maître mot commun à la vie, à la connaissance, à l'éthique : tout ce qui ne se régénère pas dégénère. (...) L'éthique complexe régénère l'humanisme

Espérance / désespérance

(...) L'espérance n'est pas certitude. (...) Là où il y a désespérance, la poésie de la vie, participation, communion, amour, apporte joie et plénitude. - Muss es sein ? Es muss sein -

Le sens que je donne, finalement, à l'éthique, s'il faut un terme qui puisse englober tous ses aspects, c'est la résistance à la cruauté du monde et à la barbarie humaine.

La guerre de l'intelligence sévit au cœoeur même de l'intelligentsia.

Éthique de la résistance

(...) (p. 229) (...) Il y a de multiples îlots de bonté parmi nous. Tout doit partir de ces îlots de bonté...

La finalité éthique

(...)Il nous faut atteindre l'état sacré : le sacré est un sentiment qui apparaît à l'apogée de l'éthique et du poétique.(...)

La foi éthique

(...) (p.231) La foi éthique est amour. Mais c'est un devoir éthique que de sauvegarder la rationalité au cœoeur de l'amour.

(...) C'est docteur Love qui peut sauver Mister Hyde. (...) L'amour médecin nous dit : ................................................................."

A consulter en lisant intégralement le livre

Copyright © Josselyne Abadie conscience-vraie.info

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Ethique - La méthode n°6

page créée en juillet 2005 republiée le : 20 juin 2011

dernière modification : le 20/07/2011

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