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Stanley Milgram

français SOUMISSION à l´AUTORITÉ Obedience to Authority, english

Stanley Milgram

Almann-Lévy, collection "liberté de l'esprit" 1974

Stanley Milgram

Stanley Milgram (1933-1984)

Né à New York en 1933

Docteur en psychologie sociale de l'université de Harvard,

professeur à l'université de New York

FICHE de LECTURE - SYNTHÈSE

Stanley Milgram - Soumission à l'autorité

Sommaire

FICHE de LECTURE - SYNTHÈSE

1 - La démarche, les investigations

2 - Au sujet de l'obéissance

3 - L'expérience

4 - Les Résultats de l'expérience

-1) Qu'est-ce qui rend le sujet aussi obéissant ?

4-2) Tension et désobéissance

4-3) Le processus de la désobéissance

5) Conclusions

Conclusions de Stanley Milgram

Mes conclusions

1 - La démarche, les investigations

Stanley Milgram a mené dans les années 50/60 des expériences visant à déterminer où finit la soumission à l'autorité et où commence la responsabilité de l'individu ; comment concilier les impératifs de l'autorité avec la voix de la conscience.

Stanley Milgram s'est penché sur des évènements pendant lesquels des atrocités, découlant d'une extraordinaire soumission à l'autorité, ont été pratiquées. Il a notamment mené des investigations sur les atrocités menées par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Il a mis en avant le fait que ces pratiques pouvaient se retrouver dans la vie courante sous différentes formes.

Il existe en effet chez l'homme une propension naturelle à se soumettre à l'autorité et à se décharger sur elle de sa propre responsabilité. Stanley Milgram souhaitait en écrivant ce livre engager chez ses lecteurs une compréhension profonde de l'importance de l'autorité dans notre vie pour abolir la notion de l'obéissance aveugle.

Il démontre en particulier :

- que la disparition du sens de la responsabilité individuelle est de très loin la conséquence la plus grave de la soumission à l'autorité.

- que la justification des actes par ceux qui les commettent en obéissant, ce que l'on appelle aussi la rationalisation, ne compte pas. Seule l'action est une réalité : "Tant qu'ils ne sont pas convertis en actes, les sentiments personnels ne peuvent rien changer à la qualité morale d'un processus destructeurs".

2 - Au sujet de l'obéissance

L'obéissance est un des éléments fondamentaux de l'édifice social. Toute communauté humaine nécessite un système d'autorité, c'est le ciment qui lie les hommes aux systèmes d'autorité. Les personnes sont plus ou moins conditionnées dès l'enfance à se soumettre. Cette tendance à la soumission, fortement ancrée chez certains, l'emporte souvent sur l'éthique, l'affectivité, les règles et choix de conduites.

L'extermination des juifs par les nazis reste l'exemple extrême d'actions abominables accomplies par des milliers d'individus au nom de l'obéissance. Mais à un autre degré cela se reproduit constamment.

La question de l'autorité renvoie à la rébellion, la déviance, qui est perçue comme mettant en péril l'édifice social. La plupart des personnes pensent que "Mieux vaux se soumettre à une mauvaise décision prise en haut lieu, qu'ébranler l'édifice social".

Le dilemme sur la responsabilité :

- Certains vont rationaliser en disant que la responsabilité incombe au donneur d'ordre,

- les humanistes mettent en avant la conscience individuelle et soutiennent que l'éthique personnelle doit primer sur l'autorité.

Ce problème peut être considéré sous l'aspect philosophique et légal, S. Milgram a voulu se baser sur l'observation rigoureuse d'exemples vivants.

L'expérience qu'il a réalisée à l'université de Yale a été reprise dans diverses universités avec la participation d'un millier de sujets. L'expérience de départ était simple.

Stanley Milgram - Expérience

3 - L'expérience

Les sujets sont des volontaires recrutés par annonce, qui perçoivent une somme d'argent. Ils ne savent pas sur quoi porte réellement l'expérience ; on leur a dit qu'il s'agissait d'une banale expérience sur la mémoire et l'apprentissage.

Le but est de savoir jusqu'à quel point précis chaque sujet suivra les instructions de l'animateur, alors que les actions qu'on lui demande d'exécuter vont entrer progressivement en conflit avec sa conscience.

L'animateur(E) fait entrer deux personnes dans une pièce et leur explique que l'une sera "expérimentateur"(S) et l'autre "élève"(A), et qu'il s'agit d'étudier les effets de la punition sur le processus d'apprentissage. (voir le croquis)

L'animateur emmène l'élève dans une pièce, l'installe sur une chaise munie de sangles qui permettent de lui immobiliser le bras pour empêcher tout mouvement désordonné et lui fixe une électrode au poignet. Il lui dit qu'il va devoir apprendre une liste de couples de mots ; toutes les erreurs qu'il commettra seront sanctionnées par des décharges électriques d'intensité croissante.

Le véritable sujet de l'étude est l'expérimentateur, qui après avoir assisté à l'installation de l'élève, est introduit dans une salle du laboratoire où il prend place devant un impressionnant stimulateur de chocs. Celui-ci comporte une rangée de 30 manettes qui s'échelonnent de 15 à 450 volts par tranche d'augmentation de 15 volts et sont assorties de mentions allant de "choc léger" à "attention choc dangereux". On invite alors le moniteur à faire passer le test d'apprentissage à l'élève qui se trouve dans l'autre pièce. Quand la réponse de l'élève est correcte il doit passer au couple de mots suivant. S'il se trompe, il doit lui administrer une décharge électrique en commençant par le voltage le plus faible, et augmenter progressivement (par tranche de 15 volts).

L'expérimentateur (S) est un sujet naïf qui ne sait pas que le rôle de l'élève (A) est en fait tenu par un acteur qui ne reçoit en réalité aucune décharge électrique. A quel instant précis va-t-il refuser d'obéir à l'animateur?

Le conflit surgit quand l'élève commence à donner des signes de malaise qui vont devenir de plus en plus pathétiques en fonction de l'augmentation du voltage :
- à 75 Volts il gémit
- à 120 Volts, il formule des plaintes en phrases distinctes
- à 150 Volts, il supplie qu'on le libère
- à 285 Volts, sa seule réaction est un cri d'agonie

Les sujets (qui on le rappelle croient que la souffrance qu'ils infligent est réelle) ont tous eu du mal à exprimer à quel point l'expérience était poignante ; ils sont divisés entre les manifestations de souffrance et supplications de l'élève - qui vont jusqu'aux hurlements et aux silences laissant supposer une syncope - et l'ordre de l'animateur, représentant une "autorité légitime" et à laquelle ils se sentent engagés. A chaque fois qu'un sujet hésite à envoyer la décharge, il reçoit l'ordre de poursuivre.

4 - Les Résultats de l'expérience

Stanley Milgram qualifie les résultats de : "inattendus et inquiétants", car aucun des participants n'a eu le réflexe de refuser et de s'en aller. Et une proportion importante d'entre eux a continué jusqu'au niveau de choc le plus élevé du stimulateur. Stanley Milgram en déduit que :

Le mal pouvait être perçu comme banal et que ceux qui avaient administré les chocs les plus élevés l'ont fait car ils s'y croyaient contraints moralement de par l'idée qu'ils se faisaient de leur obligation. Il a considéré que les pulsions agressives étaient en la circonstance peu en cause.

Stanley Milgram consacre quelques pages à démontrer que l'agression n'est pas à la source des comportements des sujets (205 à 208) ; qu'ils n'ont pas profité de l'expérience pour assouvir des pulsions sadiques.

Nota : Cependant Milgram a peut-être un peu négligé ce facteur, au regard de ce que l'on connaît sur les comportements pervers. (cf. : MF Hirigoyen)

Le conditionnement de chaque personne, avec toutes ses inhibitions s'oppose à la révolte et arrive à maintenir chacun au poste qui lui a été assigné. La mise en scène et les moyens exposés ont suffi à neutraliser efficacement les facteurs moraux.

Suite des Résultats de l'expérience >>>

(page 1 - 2)

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